La démotivation au travail n’est pas nouvelle. Elle peut conduire les salariés au burnout et faire perdre des sommes conséquentes aux employeurs. Heureusement, il existe des moyens de lutter.
Le chiffre est là : dans le monde, 87% des salariés se disent peu engagées, dévoile une étude Gallup publiée en 2014. Des études estiment qu’un montant compris entre 10 000 euros et 15 000 euro est perdu chaque année par salarié désengagé (c’est notamment le cas du baromètre Ipsos La Vie Eco publié le 28 janvier 2015).
Parmi les salariés désengagés, il existe des actifs, qui non seulement sont démotivés mais en plus sabotent volontairement ou inconsciemment la marche de leur entreprise; dans ces cas, la perte est considérable : des millions, voire des milliards (trading, industrie, nucléaire).
Le manque de reconnaissance des compétences a été identifié comme une cause principale de ce désengagement. Nous l’avons vu chez Orange avant l’arrivée de Stéphane Richard (le livre Orange stressé est à cet égard révélateur).
Chez les policiers, nous assistons à une augmentation insupportable des suicides corrélée au souhait d’être mieux reconnu. Les infirmières qui subissent les mêmes souffrances n’ont plus le temps pour les relations et donc d’être félicitées par leurs malades. Les enjeux de performance des directions des hôpitaux sont bien un frein à la reconnaissance du travail.
L’engagement en entreprise repose sur quelques fondamentaux, et principalement la qualité de vie au travail, QVT (loi du 5 mars 2014), la liberté d’action, une indépendance qui par essence produit de l’innovation, l’intérêt et le désir sans lesquels le moteur de la cognation (volonté) se met à chauffer pour parfois atteindre le burnout, enfin la capacité à acter, la cognition (connaissance, expertise, adaptation des outils), la résistance personnelle aux difficultés.
De nombreuses entreprises proposent des services innovants sur ces sujets, en voici quelques exemples que je range volontiers dans ma boîte à outils.
La qualité de vie au travail
Son symptôme est le bien être, sa cause, une conscience positive de son travail, une estime de soi qui se construit aussi par la reconnaissance des compétences. C’est un préalable à l’amélioration de la motivation au travail et des collaborations.
LIGAMEN a développé un outil pour améliorer la reconnaissance des compétences de tous. C’est un WebService de recueil de savoir faire et un « visualisateur » de compétences par la médiation d’arbres de talents. Ce logiciel permet de se représenter, d’améliorer et d’accélérer les décisions RH pour le management des équipes, les entretiens professionnels, la conduite de changements, la mobilité et la formation.
La création d’équipes transverses, la co-formation entre personnes de différents services, sont garantis par la visualisation d’une communauté de savoirs ou d’intérêt.
Chaque salarié voit ses compétences affichées, reconnues et validées par ses pairs, prescripteurs, clients, c’est la brique manquante à la gestion des talents, le support de confiance de l’entretien professionnel et du dialogue professionnel.
PRADITUS est également intéressant. Il s’agit d’une plateforme de test de « soft skills » pour se découvrir et se développer. L’usage est très simple. Elle permet de travailler son comportement, sa motivation, sa personnalité et son intelligence émotionnelle. Cet outil est un accompagnateur très efficace du parcours professionnel, de l’étudiant au salarié de TPE, de PME ou de grandes entreprises.
La liberté d’action
La stratification hiérarchique, les égos dévastateurs, l’ensemble des actes qui ne vont pas dans le sens des enjeux et des valeurs internes de l’entreprise ne permet plus aux Grandes entreprises, aux ETI et même à la plupart des PME de bouger, d’innover, d’accélérer comme le pourrait une start-up habile.
FABERNOVEL propose en France et à l’international des interventions et des recommandations très qualitatives pour accélérer les projets et des innovations, « comme dans des start-ups ». Une promesse largement tenue et validée pas ses clients.
Depuis dix années l’efficacité des entreprises dites entreprises libérées ou organiques au sein desquelles la subordination n’est plus verticale est largement diffusée. Le livre Reinventing Organisation de Frédéric Laloux nous montre la clé de certains succès. Hélas ces entreprises n’ont pas encore prouvé leur durabilité, notamment car les dirigeants qui les ont fondées et qui les détiennent n’en sont pas forcément propriétaires à vie et ne peuvent pas garantir qu’elles reposeront éternellement sur leurs valeurs initiales.
Le professeur Alain d’Iribarne, voir Futuribles, économiste et sociologue du travail qui mesure cette évolution, prend un recul certain sur ceux qui prédisent la fin du capitalisme à moyen terme. Il montre que le basculement des entreprises « conventionnelle » au profit « d’entreprises libérées » n’est pas acquise.
La société Humanaa, intervient pour déterminer le « gap » existant avant que l’organisation n’atteigne sa « liberté ».Même si la « libération » peut prendre des années, se construire par étapes, une intervention par est un acte de prise de conscience; le départ d’un processus.Après quelques mois de mission dans un grand groupe, Humanaa a :
– Evité une grève sous-jacente- Aidé staff et managers à se reconnecter ;- Débloqué les tensions de stress du DG ;- Commencé un travail de reconnaissance des salariés.
L’intérêt et le désir
Ils dépendent de points très hétérogènes; en voici une liste non exhaustive :
APORIA, est une entreprise de « coaching » qui place l’envie au centre de sa méthodologie; elle participe notamment à créer les conditions de synergie au sein des équipes.
L’entrepreneur Sébastien Forest, fondateur d’Allo Resto parle même d’amour et d’efficacité, d’un amour échangé, donné aux équipes et rendu par celles-ci sous la forme d’engagement pour l’entreprise, incarnée par son patron.
La capacité à acter
Un salarié ne sera pleinement satisfait que s’il dispose de la capacité d’effectuer les tâches qu’on lui prescrit. Cela implique qu’il soit en mesure de surmonter l’effort correspondant à la charge mentale et physique de son job. Ce sont les ergonomes, et en particulier ceux de la cognition qui par l’observation du poste de travail, connaissent la nature des tâches et des expertises. Un ergonome formé au CNAM, ou par un master d’université saura intervenir pour apporter des recommandations.
Les ergonomes d’Artis-Facta, allient intelligemment ergonomie et facteur humain pour prévenir les risques et améliorer les conditions de travail.
Technologia, évalue et améliore la qualité de vie au travail, les risques de santé et psychosociaux, la sécurité et l’organisation.
La capacité provient aussi de la formation; nous avons la chance d’avoir en France des budgets et un spectre formateur d’une immense largesse.
Placedelaformation, est pour les salariés et DRH la porte d’entrée en ligne à 5 000 formations. Ce site, permet aux entreprises d’optimiser coûts, qualité et efficacité par un usage rapide et limpide.
Enfin la capacité est aussi celle de l’entreprise à gérer ses informations pour mieux manager ses collaborateurs, Kemeo, une start-up parisienne, associe un socle de gestion de données au recrutement et au CRM. L’idée est simple, un candidat peut devenir un salarié, un apporteur d’affaires, un prescripteur, un client; chaque personne mérite d’être suivie sur la durée pour saisir l’opportunité au bon moment. C’est un socle RH innovant capable de gérer une quantité forte de données (jusqu’à 100 000 champs). Il existe des liens entre personnes et groupes pour mesurer la dynamique des ensembles de personnes (créer des événements entre personnes proches, alerter sur l’évolution des signaux faibles d’un groupe, etc.)
Le High mind, améliorer son rapport au travail
Le burn-out implique l’incapacité. Pour lutter contre ce mal, la sophrologie fait partie des disciplines les plus efficaces, Fanny Faugeron deserenite-n-co intervient principalement en entreprise en prévention et gestion du stress pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
La bonne nouvelle est bien entendu la pratique croissante de la pleine conscience (mindfullness); elle offre une méthodologie occidentale à l’accès à la méditation pour le bien être et la spiritualité.
Anne Sophie Pastel, fondatrice d’aufeminin.com s’est formé à l’approche Search Inside Yourself qui s’intéresse à la pleine conscience et à l’intelligence émotionnelle pour l’entreprise. Conçue par Chade-Meng Tan, « le joyeux drille » de Google. Le parcours de formation comprend 3 étapes se portant sur l’attention, la connaissance/maîtrise de soi et la création d’habitudes de pensées positives. Le prochain séminaire aura lieu à Paris le 29 et 30 mars 2016.
Philippe Dat Phan de La Maison aux Cèdres Bleus a déjà formé 2 000 personnes en entreprise, notamment dans le groupe Casino. Il propose un programme de pleine conscience sur 20 villes en France intitulé « Restons Zen ».
Pour Isabelle Hornecker, psychologue du travail, Ethica-rh.fr, à Strasbourg, le bonheur en entreprise, c’est très bien, mais être en capacité d’accomplir sont travail, le premier bénéfice qu’attendent ses clients.
Pour améliorer la qualité de vie au travail, source d’engagement, il y existe évidement d’autres possibilités technologiques ou pratiques en thérapies.
En 2016, si l’on recherche plus de motivation; que l’on soit entreprise, équipe, salarié, patron, libéral, étudiant, etc., une solution est à porté de clics.